Vaincre votre timidité (partie 2)
7 erreurs que font les timides
Temps de lecture estimé : 5 minutes
Cher lecteur,
Dans ma dernière lettre, nous avons vu les différentes causes de la timidité :
- Un tempérament plus propice que les autres
- Une éducation et un environnement qui ont entretenu ce trait de caractère
- Un système de pensées limitantes qui vous fait reproduire sans arrêt les mêmes erreurs.
La dernière fois, nous avons conclu que vous ne pouviez rien faire contre ces 2 premiers facteurs.
Vous n’êtes ni responsable de votre tempérament, ni de votre éducation.
En revanche, le troisième facteur, vos pensées, est de loin le plus déterminant dans la manifestation d’une timidité … et bonne nouvelle, vous pouvez agir sur celui-ci.
Mais pour agir, il faut comprendre.
Je vous propose donc d’identifier les biais cognitifs, ces erreurs de pensée que font les timides et qui entretiennent leur timidité.
Une fois que vous les aurez identifiés, vous pourrez les battre. Je vous apprendrai comment.
Partie 1 : les erreurs AVANT une interaction
1) Croire qu’il n’existe qu’une façon de socialiser.
Les timides confondent aisance sociale et extraversion. On peut tout à fait être à l’aise en société sans parler fort ou monopoliser la conversation.
D’ailleurs, les introvertis, qui ont moins besoin de stimulation et d’interactions sociales, sont souvent très appréciés en société pour leur sens de l’écoute, leur empathie et leurs conversations profondes.
2) Croire que les gens attendent de vous que vous les amusiez, ou que vous les fasciniez.
Vous n’êtes pas un animal de foire ou un singe savant. N’essayez pas d’être drôle ou d’impressionner : ce n’est pas une démonstration. Le conseil « soyez vous-même », tout bateau qu’il semble, a le mérite de vous éviter le ridicule si vous aviez l’intention de jouer un rôle.
3) Croire que vous n’aurez pas de deuxième chance.
Vous vous mettez la pression car vous voulez absolument que la première impression soit favorable. Qu’on pense du bien de vous, d’emblée. Retenez bien que vous n’avez pas à être parfait – et que chercher la perfection, le bon speech, le bon sourire etc, sera probablement contre-productif. Misez sur la sincérité, et n’oubliez pas que c’est votre conscience accrue et votre suranalyse qui posent problème.
4) Être catastrophiste et généraliser.
SI vous êtes timide, une interaction ratée vous donnera l’impression que c’est la fin du monde. C’est une erreur. N’oubliez pas que dans le PIRE des scénarios, vous aurez juste l’air étrange… et qu’aujourd’hui, même une série d’interactions ratées et remarquées (un cas de figure rare) ne vous conduira pas à l’ostracisme. Ainsi, le réflexe de survie primaire qu’est la timidité n’a plus lieu d’être.
Par ailleurs, si une situation sociale échoue, un timide va commettre 3 erreurs de jugement : il va d’abord croire que c’est de sa faute (pas toujours), que c’est un problème général et qu’il est toujours comme ça (c’est faux), et que cela le définit entièrement en tant que personne. En clair : en plus de dramatiser, vous généralisez. Forcément, avec une pression pareille, n’importe qui risque d’échouer dans ses interactions sociales.
Partie 2 : les erreurs PENDANT une interaction
5) Croire qu’on fait très attention à vous.
Certains biais cognitifs provoqués par l’angoisse vous font croire que les gens pensent des choses sur vous, ou qu’ils voient les détails de votre attitude que vous essayez de cacher. Or, même si vous avez les mains moites, c’est rarement visible… et si vous rougissez, très peu le remarqueront. La plupart des gens sont comme vous en société : pas toujours à l’aise et obsédés par eux-mêmes. Donc ils ne regardent pas vraiment ce qui se passe chez les autres.
6) Se focaliser sur soi.
Un problème courant est d’essayer de camoufler votre malaise, de se concentrer sur votre attitude… et donc de décrocher de la conversation, de ne plus penser aux autres – et donc, de perdre le fil. Plus vous faites attention à ne pas avoir l’air bizarre et plus vous l’êtes, et plus vous l’êtes plus vous angoissez… C’est un cercle vicieux à l’intérieur du cercle vicieux de la timidité.
Partie 3 : l’erreur APRÈS une interaction
7) Faire un bilan négatif de votre interaction
En rentrant chez vous, vous allez repenser à votre interaction – alors que les autres ont déjà oublié. Vous allez vous rappeler plus facilement des moments gênants car ils ont une charge émotionnelle dont sont dépourvues les phases de normalité. Donc, vous allez inconsciemment leur donner plus d’importance dans votre souvenir… et ce bilan négatif va influencer sur les fausses croyances vues en partie 1, ce qui entretient votre timidité.
Le cercle vicieux de la timidité
La timidité est une « matrice » dans laquelle vous êtes enfermé
« La Matrice est universelle. Elle est omniprésente. (…) Elle est le monde, qu’on superpose à ton regard pour t’empêcher de voir la vérité. »
C’est dans Matrix (1999).
Cette tirade de Morpheus colle parfaitement à la timidité.
La timidité se superpose à votre regard. Elle vous empêche de voir la vérité. À la place, vous voyez ce qu’elle vous fait imaginer :
- Vous pensez avoir l’air étrange
- Vous pensez que les autres le voient
- Vous pensez qu’ils vous jugent
- Vous sur-interprétez tout ce qu’ils font ou disent
- Vous déformez la réalité en vous imaginant gênant, mal-à-l’aise, ridicule…
Ce ne sont que des mirages. Des fantasmes.
La vérité, c’est que vous êtes prisonnier du cercle vicieux que j’ai dessiné plus haut.
Vaincre votre timidité n’est qu’une question de MENTAL
Je ne vais pas vous mentir : sortir du cercle vicieux est une épreuve.
Il faut changer votre logiciel mental.
C’est un bras de fer avec vous-même. Un défi où la pensée joue contre elle-même.
Vous devez muscler votre esprit.
Faire des exercices qui vous aident à relativiser les situations sociales. À les appréhender différemment.
Connaître des techniques pour vous calmer sur commande.
Apprendre à appuyer sur le bouton « OFF » des pensées négatives.
En clair : vous construire un mental à la hauteur de vos ambitions.
Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à me laisser un commentaire pour en discuter.
Je connais une solution, et je vous la proposerai dans quelques jours.
Bien cordialement,
Marc
c’est tellement vrai tout ça..
Bsr , j étais assez timide plus jeune , avec le temps et mon développement personnel,
j ai appris à écouter et je suis assez bavarde maintenant assez en confiance face à l autre, l écoute est important d abord je pense cela mais a l aise l autre et on reponds mieux a ses attentes, je n ai donc pas trop lu ce dossier. Merci en tout cas et au plaisir de vous lire.
bien précis et ciblé à la maladie de la timidité. vous remercie
Je trouve cet article très constructif. Nous confondons souvent introversion et timidité.
Merci à vous.
Cet article, trèsconcis, pose bien les bases, il me semble. Concrètement et pour être plus productif, il devrait s’appuyer sur un échange plus précis. Comment adapter la technique du combat en fonction du naturel du combattant ?
Vos articles sur la timidité sont très éclairants. Je souhaiterais connaître votre solution pour sortir de ce cercle vicieux.
Avec mes remerciements anticipés.
Très intéressant, très clair, d excellent conseil. J ai connu cela et c est exactement ainsi que je fonctionnais, par conditionnement familial, je pense.
Bonjour , j’ai 46 ans et je fais des crises d’angoisse depuis mes 16 ans, donc je n’arrive pas à prendre la parole dès qu’il y a du monde ou une personnes forte devant moi qui pourrait me déstabiliser et comme vous le décrivez ,on se concentre plus sur ce que va penser la ou les personnes que ce que nous avons sur le coeur.Merci pour votre aide , Alain
Lettre très constructive. Merci à vous Marius.
Olivier 8RPIMa