Le champion d’arts martiaux qui n’aimait pas se battre

Dans la tête d’un champion d’arts martiaux mixtes

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Cher lecteur,

Le mental est un de mes sujets de prédilection.

J’aime comprendre ce qui se passe dans la tête de ceux qui accomplissent des prouesses.

Récemment, je vous ai parlé du sommeil de Cristiano Ronaldo…

Aujourd’hui, je vais vous parler de la peur de Georges Saint-Pierre.

Le combattant qui n’aimait pas combattre

Georges Saint-Pierre a pris sa retraite en 2019.

Ce Canadien est connu mondialement pour sa carrière en arts martiaux mixtes (MMA) au sein du championnat le plus prestigieux de sa discipline : l’UFC, Ultimate Fighting Championship.

Son palmarès est impressionnant : 26 victoires, 2 défaites, 3 titres de champion des poids mi-moyens de l’UFC et un titre de champion des poids moyens.

Georges Saint-Pierre a été l’un des combattants les plus complets de l’UFC, grâce à sa maîtrise du karaté et du jiu-jitsu brésilien.

Pourtant, Georges Saint-Pierre est connu pour avoir régulièrement évoqué sa peur et son aversion pour le combat. 

Plusieurs fois dans les médias, il s’est fait remarquer pour des sorties comme :

« Je n’ai jamais aimé me battre »

« J’ai peur d’échouer. J’ai peur d’avoir fait tout ce travail-là pour rien »

« Avant chaque combat, avant chaque séance d’entraînement extrême, j’avais peur. Peur être humilié, peur de décevoir mon mentor, et peur de me faire mal »

Pourquoi se battre quand on a peur ?

« En vérité, je déteste me battre. La raison pour laquelle j’ai combattu, ce n’est pas parce que j’aime me battre dans une cage. Je me suis battu pour cinq choses. Il y avait beaucoup d’argent à faire, la gloire, le respect, il y avait aussi les femmes. Et puis il y a la liberté. »

« Les gens vont dire que c’est un peu ridicule comme raisonnement, mais quand on y pense, tous ceux qui travaillent ont un pourcentage de leur travail qu’ils n’aiment pas »

« J’étais prêt à prendre ce risque pour avoir la vie de rêve que j’ai eue ».

Ce sont les explications de Georges Saint-Pierre.

Dans une autre interview, on l’entend aussi dire « Avoir peur ne fait pas de vous un lâche, et vous savez quoi ? Il n’y a pas de courage sans peur ».

Pour moi, il a tout dit.  

Les champions ont des émotions, eux aussi

Leur mental n’est pas infaillible.

Georges Saint-Pierre était un enfant timide qui se faisait régulièrement frapper par ses camarades de classe.

Il n’a jamais été un psychopathe dépourvu d’émotions.

C’est un homme honnête et intelligent, qui connaît ses failles et ne cherche pas à les dissimuler. 

Gardez à l’esprit que si vous n’arrivez pas à faire quelque chose, ce n’est pas à cause de vos émotions. 

C’est à cause de la façon dont vous les gérez, car même les plus grands champions ressentent la peur, le doute, l’envie d’abandonner.

Vous ne pouvez pas empêcher la peur.

En revanche, vous pouvez construire des vues de l’esprit qui vous permettent d’agir malgré la peur – et je vous donne quelques conseils pour y arriver.

La peur chez les samouraïs

Peut-être connaissez-vous le Bushido. C’est le code de conduite des samouraïs.

Un des points essentiels du Bushido concerne justement le courage (Yu), et dit ceci : « Celui qui doit combattre doit garder l’idée de la mort dans son esprit, chaque jour et chaque nuit de chaque année qu’il vivra ». 

Ce principe nous donne une leçon essentielle : la peur s’affronte

Elle ne s’ignore pas.

Rien ne sert de nier son existence car elle reviendra toujours.

Elle déclenche des réactions physiologiques que vous ne pouvez pas éviter. 

En revanche, on dit que quand on court après sa peur, elle disparaît.

Si vous avez peur, vous devez vous concentrer sur cette peur, l’appréhender, la comprendre.

Le point à retenir, c’est que vous ne pouvez pas triompher de vos peurs si vous faites comme si elles n’existaient pas.

Rappelez-vous : vous n’êtes pas responsable de vos émotions, mais de la façon dont vous les gérez.

La confiance et la répétition pour atténuer la peur

La peur vient de l’inconnu.

On ne sait pas ce qui va se passer, alors on angoisse. 

Aussi, le moyen le plus pragmatique de surmonter la peur, c’est l’entraînement et la répétition.

Si vous angoissez avant une présentation orale importante, faites-en d’autres avant. 

Il faut créer des automatismes et de la confiance pour pouvoir agir sans trop réfléchir.

C’est quand vous réfléchissez trop que la peur vous paralyse : pensez à la première fois que vous avez embrassé quelqu’un.

Le moment de bascule, celui où vous vous lancez, est beaucoup plus intimidant les premières fois, car vous n’avez pas l’image mentale de votre réussite.

C’est là qu’intervient l’expérience, qu’il faut engranger tant que possible.

C’est aussi là qu’intervient la visualisation, une technique de préparation mentale dont j’ai parlé dans mon livre Mental d’acier.

Georges Saint-Pierre a peur, mais quand la porte se ferme derrière lui et qu’il est seul face à son adversaire dans l’octogone, des automatismes s’enclenchent.

La peur qui l’accompagne passe au second plan.

« Quand je rentre dans l’octogone, je sais que j’ai tout fait en mon pouvoir pour gagner. Je me suis entraîné au meilleur de mes capacités. Je n’ai rien laissé au hasard. Je ne peux rien faire d’autre. »

« Quand je rentre dans l’octogone, il me reste un peu de peur, assez pour être conscient de ce qui arrive. Ça me garde sharp ».

On comprend que Georges Saint-Pierre contrôle sa peur grâce au travail.

Un rituel pour surmonter sa peur

Si vous avez l’habitude de regarder certains combats d’arts martiaux mixtes ou de boxe, vous savez que les combattants arrivent sur le ring avec de la musique et une mise en scène élaborée.

Bien sûr, ce rituel sert à faire le show. Mais pas seulement.

Cette mise en situation permet aux combattants de s’affranchir des émotions paralysantes et de se mettre en condition

Peu à peu, la peur est remplacée par la motivation, l’excitation et la rage. 

Ces entrées constituent un moment de bascule. À cet instant, le combattant cesse d’être un homme. Il devient un animal prêt à se battre. 

La musique qui retentit, la foule qui hurle, le tumulte… tout est fait pour générer un état d’excitation qui dépasse tout le reste. 

Aussi, avant de faire quelque chose qui vous fait peur, façonnez votre propre rituel.

Créez un moment de bascule, écoutez de la musique, répétez-vous un mantra…

L’idée ici est de vous mettre dans un état second, presque une transe, avant de vous lancer.

Ce n’est plus vous ; c’est la partie de vous-même qui est capable de gérer ça, qui passe aux commandes.

Faites le vide pour reprendre le contrôle

La technique du rituel fonctionne très bien chez certaines personnes. 

Elle les rend capables de ce qu’ils pensaient impossible.

Mais chez d’autres, ça ne donnera aucun résultat : cette logique de bascule ne leur parle pas.

Ces personnes seront sans doute sensibles à une autre approche : la méditation, les techniques respiratoires et la visualisation.

Ici, l’intérêt est de prendre du recul sur sa peur. De l’atténuer pour garder le contrôle. 

Ces techniques demandent du calme et de la concentration, et il faut plusieurs essais pour les maîtriser convenablement…

Mais si ça vous intéresse, je peux vous aider. 

D’ici quelques jours, mon livre Mental d’acier sera de nouveau disponible avec notamment :

  • Dompter sa peur en 4 leçons
  • Les secrets d’une visualisation réussie
  • Tout un chapitre sur la cohérence cardiaque et autres techniques respiratoires
  • Comment pratiquer la méditation et le mindfulness

Quand vous maîtriserez ces techniques, une grande partie de votre peur se sera envolée.

Il ne vous restera que ses bons côtés : vos sens en alerte, et une acuité totale.

Bien cordialement,

Marc

PS : Je vous souhaite une excellente fête de Noël. Profitez bien de ces moments en famille, et prenez soin de vous.

5 2 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

4 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Yann
Yann
3 années il y a

Salut Marc,

je ne recevais plus de lettre ces derniers jours depuis 6.12 en fait. J’avais vérifié les spams, rien. J’ai pensé à la trêve de fin d’année jusqu’à réception de cette dernière. A la lecture de celle-ci (spécialement le passage ci dessous) je comprends donc qu’il y a eu un pb d’envoi depuis plusieurs jours/semaines.

Récemment, je vous ai parlé du sommeil de Cristiano Ronaldo…

Possible de recevoir les lettres manquées 07-22 déc?

merci

Jean
Jean
3 années il y a

bonjour, il n’y a pas de lien pour se désinscrire. Merci de faire le nécessaire pour me désinscrire !
Cordialement

Juan-Carlos
Juan-Carlos
3 années il y a

Bonjour Marc, Un grand merci pour tous vos conseils: Voilà mon entraînement hebdomadaire à 61 ans et demi: 1- lundi mercredi et vendredi: échauffement, muscu ( supersets) avec deux haltères de 10 kg pour le haut du corps et 2 haltères de 20 kg pour le bas du corps, abdos et ètirements. 2- mardi et jeudi: échauffement, sauts, pompes (record 60 d´affilée), shadow kickboxing, durcissement sur mur et bois des phalanges, poings, coudes, genoux, plantes des pieds, frappes sur tibias avec carton endurci, étirements. 3- samedi: une longue séance d´étirements 4- tous les jours une marche rapide de 30 minutes… Lire la suite »

Lagraulet Hélène
Lagraulet Hélène
3 années il y a

Excellent pour moi ce mail. Bravo Marc je suis entièrement en phase avec tout ce que vous dites. Et j’ai la chance d’avoir eue très tôt cette confiance en moi face à cette peur émotionnelle. Petite fille, mon père m’a prise par la main et m’a emmenée dans le noir qui me faisait peur pour m’endormir et me montrer qu’il n’y avait aucun danger, ni monstres !!! Ce geste en fait m’avait préparée à faire face à ttes les peurs rencontrées depuis…. J’ai 71ans et j’ai réussi un bivouac à pied en 2019 pour mes 70 ans, seule sur les… Lire la suite »

Recevoir les 8 conseils de Marius