Devenez un imposteur !

L’imposture, c’est l’inconfort – et l’inconfort, c’est le progrès

Temps de lecture estimé : 4 minutes

J’ai déjeuné avec un ami qui a lu ma dernière lettre sur la domination physique.

Dans cette lettre, je liste les postures physiques à bannir et celles à adopter pour changer votre image au sein d’un groupe.

Ce sont donc des conseils d’attitude – et comme on l’a vu précédemment, l’attitude que vous adoptez influe sur vos hormones.

Au cours du repas, mon ami m’a dit :

« Tu n’as pas peur de conseiller à tes lecteurs de devenir des imposteurs ? »

Et j’ai trouvé ça pertinent.

Bien sûr que c’est de l’imposture : ces attitudes de confiance ne reflètent pas ce que vous éprouvez à l’intérieur.

Faire semblant d’être à l’aise quand on ne l’est pas, c’est de l’imposture.

Mais en quoi est-ce un problème ?

On ne parle pas de tromperie. On n’escroque personne.

On effectue juste une bascule entre qui l’on est et qui l’on veut être.

Or, pour y parvenir, il faut se comporter comme celui qu’on veut être, et pas comme celui qu’on est.

Sinon, on ne progresse jamais.

Pourquoi devriez-vous rester à votre place ?

Il n’y a pas, chez l’homme, de « mâle alpha » prédéfini, ni de rôles sociaux inamovibles.

Cela veut dire qu’avec du travail, vous pouvez être qui vous voulez.

Mais avant d’être celui que vous voulez, vous allez devoir faire semblant.

Et contrairement à ce qu’on nous apprend, faire semblant, ce n’est pas mentir, ce n’est pas tromper.

C’est une étape essentielle pour apprendre.

Je vous donne un exemple : si vous êtes timide, et que vous prenez la parole en public… vous êtes en pleine imposture, car ce comportement ne vous ressemble pas.

D’ailleurs, vous faites semblant que tout va bien alors qu’à l’intérieur, vous êtes en panique.

C’est bel et bien de l’imposture. Mais où est le problème ?
Vous êtes en train de vaincre votre phobie. Vous ne faites de mal à personne.

Et surtout… Vous allez vous améliorer. C’est ça, le sens de l’imposture.

On m’a traité d’imposteur toute ma vie

J’ai grandi dans le monde ouvrier, au fond de la diagonale du vide. Chez moi, c’était scolarité obligatoire, et ensuite on bosse. 

Alors quand j’ai quitté la campagne pour faire des études, mes amis d’enfance m’ont traité comme un imposteur.

En suivant une voie différente de la leur, c’était comme si je rompais une sorte de pacte.

Ensuite, quand j’ai commencé mes études supérieures, j’étais le gars de la campagne qui sortait de nulle part… Mes camarades étaient tous des jeunes gens de bonne famille, et ils m’ont traité comme un imposteur.

Ils m’ont bien fait comprendre que je ne dupais personne. Que ma place n’était pas parmi eux. Je n’avais pas la culture officielle, ni les codes de la bonne société.

Pour mes amis d’enfance comme pour mes nouveaux camarades, j’étais un imposteur.

Bien sûr, cela ne m’a pas empêché de continuer ma route. Les critiques m’ont galvanisé.

Mais j’ai compris que quoi qu’on fasse, quand on veut sortir de sa case, il y a toujours quelqu’un pour vous emm*rder.

Si on vous traite d’imposteur, vous êtes sur la bonne voie

Si vous ne faites rien de votre vie, personne ne vous traitera jamais d’imposteur. 

À l’inverse, si vous essayez toujours de faire mieux, de vous améliorer… on vous traitera d’imposteur.

C’est un fait : les gens ont du mal à accepter que vous changiez.

Ils voudraient que vous restiez dans votre case.

Votre évolution les renvoie à leur propre situation : les blocages, les regrets, les échecs… Comme certains peinent à monter, ils essaient de tirer les autres vers le bas.

Alors si on vous traite d’imposteur…

Prenez-le bien.

Cela veut dire que vous êtes en train d’évoluer.

Bien sûr, vous aurez peut-être parfois vous-même l’impression d’être un imposteur.

Mais rappelez-vous la chose suivante :

Toute la vie, nous sommes obligés de feindre pour progresser.

Et à chaque fois, c’est temporaire.

Vous devez d’abord vous mettre dans la peau de celui que vous voulez être – puis la pratique, la répétition et l’expérience feront le reste.